CV d'un paumé à la recherche du néant.
C'est vrai, il faut bien se présenter si l'on veut être compris. Ce que je suis se retrouvera au travers de la trame de ce site. Mais comme je me considère légèrement atteint de dédoublement de personnalité, peut être que ce que je suis est ailleurs et complétement à l'encontre des idées présentes dans cette page web. Qui sait ?
Bon, tout d'abord, je suis un enfant d'alcolos profonds né le 30 novembre 1969. Donc, sagittaire, apparu pendant l'année érotique et celle qui a vu le premier pas de l'homme sur la Lune. Ces éléments expliquent à eux seuls pas mal de choses. Mes parents ont divorcé alors que je savais à peine parler et ma mère a alors vécu pendant plus de 20 ans avec un ex-légionnaire, arabe qui plus est et algérien pro-français pour compléter le tout. Voilà pour le reste. La toile de fond étant maintenant dressée, je vais pouvoir faire chier avec des trucs plus officiels.
Tout d'abord chrétien croyant parce qu'il fallait bien et que la famille en était, je vire ma cuti à 12 ans. Heureusement, j'ai échappé à la communion et aux autres fadaises du même style. De là, je passe du côté du marxisme-léninisme fanatique, sans adhérer à aucun parti (je hais ces trucs-bidules où ça pue). Là, ça na pas duré très longtemps, un an ou deux, pas plus je le jure ! Vers 14 ans, je découvre l'a-nar-chi-e. Depuis, toujours sans adhérer à aucun mouvement, je suis un anar underground et appliquant la technique de la taqqiya (pour ceux qui connaissent, l'art de la dissimulation mentale). Je nage donc dans les eaux pouacreuses et stagnifiantes de la morosité conventionnelle en gardant au fond de ma conscience une approche libertaire et anarchiste des choses. Et croyez moi, ça aide un max dans les coups durs et ça donne un moral d'acier face à toute la merde que l'on voit tous les jours. En plus, vous imaginez la résistance que cela donne face à un militarisme d'ancien combattant et à la théorie des fonds de bouteilles qui sont toujours plus haut d'une pocharde en manque d'action. Enfin bref, grâce à mon beau-père (que je considère comme mon vrai père), à mon signe astrologique, à mes antécédants génétiques, aux burnes du pape qui pendent plus bas à chaque été, à la couche d'ozone qui se défile et au prix du paquet de clope qui ne cesse d'augmenter, je suis devenu un anar. Pourquoi chercher d'autres raisons alors que les explications les plus simples (et brumeuses) sont les plus vraies.
A 18 ans, je ne sais pas ce qui m'a pris, je me retrouve militant au parti socialiste. Ô honte suprême, ô raaage, ô désespoir, une ombre au tableau idyllique de ma vie ! Mais, vous savez, quand on vous dit "c'est bon pour ton avenir...", "tous y sont...", "c'est fun..." et qu'on est un peu dans le bitume (petards, pipes à eau et tafs bien atomiques aidant), on craque facilement. Après deux réunions des JS (Jeunes Sucés), dans lesquelles je faisais plutôt tache (cheveux longs, vêtements plus lavés depuis trois mois et autres crottes de nez sur la veste, ça n'aide pas les contacts avec les "camarades"), je me barre à toute jambe écoeuré par les magouilles de ces bambins (enfin pas tant que ça) en golf rabbit. Retour au paradis et relecture de la Bible pour me châtier.
Enfin bref, de là, études studieuses dans une atmosphère pétardante et bien enfumée jusqu'au jour où je trouve the princess, ma gonze, ma femme, mon moi mien de paradis a-artificiel. On se met en ménage, avec partage des tâches et des petits soucis quotidiens. En 93, je finis mes études et là, grâce à une magnifique formation de con-ptable je reste au chômage pendant 1,5789 an (statistique officielle). Alors là je vous dit pas, 28000 balles (belges) par mois pour vivre à deux et payer un loyer plus charges de 11000, c'est pas le pied mais je dis rien parce que, quand même, il y en a qui n'ont même pas la balle pour en finir.
Arrive alors, le plus beau des boulots, "clerk" dans une magnifique banque amérloque. Les principes c'est bien, mais il faut quand même bouffer. Bien payé, je me fonds alors dans une existence facile de petit bougeois ventru et rôtant. Mais voilà, après 3 ans, ces pauvres financiers internationaux doivent se passer de mes services. Pas assez proactive (cherchez pas dans le dico, c'est english et ça veut rien dire) qu'on me dit, et tout ça après avoir travaillé jusqu'à des 11 heures du soir pendant les équipes (et oui, même les cols blanc en font sauf que ça paye moins bien et qu'on n'a pas les pauses). Faut dire que je faisais encore tache avec mes réductions d'affiches d'AL sur les murs de mon bureau et les autocollants "Ni dieu ni maître" sur le PC. Les principes reviennent toujours quand ils sont bien imprimés.
Entretemps, la plus belle chose de ma vie a eu lieu : la naissance de la petite Morgane. Depuis le mois de janvier (1998) se pose encore le même problème, il faut bien vivre et les seuls jobs que je sache faire c'est de jouer avec les PC bancaires hi-tech. Alors, vivre ses convictions dans la misère et ne pas offrir de sécurité à ma fille ou bien retravailler?
Bon, nous sommes en 2000 aujourd'hui, et j'ai retrouvé un beau p'tit boulot dans une bank... américaine. Si, je vous jure que c'est vrai ! Une drogue ce travail...
Le 13 décembre 1999, une petite Hélène est venue ajouter son sourire et son entrain à notre petite cellule familiale.
Pour le reste, beaucoup de choses se sont arrangées et d'autres soucis sont arrivés, that's life !
See You ...
Pnyx Floud le 16 août 2000