Buonarotti - Note envoyée par H. de Charnay

Descendant de Michel-Ange, ce fut un des chefs de la « Conjuration des Egaux » (dissoute en 1811), dont la Loge « Le Triangle» prit immediatement la suite.

Proche du grand-duc de Toscane Leopold, qui appréciait ses qualites litteraires, Buonarotti s’enthousiasme très jeune pour les ideaux de la Revolution française. Obligé de s’exiler, il arrive à Paris et devient l’un des orateurs les plus écoutés du Club des Jacobins. Il obtient bientôt la nationalite francaise de la Convention.

Chargé de mission, il voyage beaucoup : la Corse, Lyon, l’armée d’Italie, le comté de Nice ou il est arreté lors du 9-Thermidor. Il reste un an en prison, à Paris, où il fait la connaissance de Babeuf. A sa libération, il continue l’action politique et devient chef de la Sociéte du Pantheon. Au sein de ce club fermé, il participe à la conspiration communiste dont Babeuf est l’initiateur. Il est arrêté, puis condamné à la déportation. Il est enfermé à Cherbourg, puis à l’île d’Oleron. Il refuse alors de se rallier à Bonaparte qui avait pourtant beaucoup fait pour le sauver.

Après l’échec en 1812 d’une conspiration contre Napoleon, parallèle à celle du Géneral Malet inspirée par les Carbonaris, il se retire à Genève en 1814 où il seconde l’action des Carbonaris pour lutter contre la puissance autrichienne en Lombardie. Il y joue un rôle essentiel dans la « Sociétes des Sublimes Maitres Parfaits », sorte de carbonarisme à caractère international. L’encadrement de cette sociéte est formé par les « diacres territoriaux » et les « diacres mobiles ». Les adhérents, nécessairement pourvus des trois premiers grades de la Maconnerie symbolique, portent les titres « d’Adelphes » et de « Philadelphes ». Chaque groupe, ou « Eglise », est administre par un « Sage President des Reunions » et par un « Astre Vice-President des Reunions ». Y sont également constitués des « Synodes » et des « Academies », et l’on y trouve des « Consuls » et des « Parfaits Macons ».

Bientôt expulsé, Buonarotti se fixe alors à Bruxelles où il écrit l’histoire de « La Conjuration pour l’Egalite ». Il revient à Paris en 1830, où il vit modestement jusqu’à sa mort sous le nom de Remond.

Franc-Macon, il fût initié soit à Pise, lorsqu’il y faisait ses études de droit, soit à Sospel en 1803. Membre affilié de la Loge « Les Amis Sincères », à l’Orient de Geneve. Cet Atelier, particulièrement surveillé par la police, regroupait surtout des Macons hostiles à l’Empire.

Fermé en 1811, il joua certainement un rôle dans le groupe des «Philadelphes ».

En conclusion, le rôle politique de Buonarotti, éternel conspirateur, fut certainement plus important que son rôle maçonnique. Les républicains de la Monarchie de Juillet lui doivent la transmission de la tradition robespierriste.


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